Solidaires des plus démunis – Scouts et Guides de France

Solidaires des plus démunis

Les crises sanitaires et économiques atteignent durement les publics fragiles à faibles ressources. Dans tous les départements, des Scouts et Guides de France se mobilisent pour leur apporter aide et assistance : collecte de matériel, repas solidaires, maintien du lien social… Focus sur quelques actions parmi tant d’autres qui font vivre la solidarité.

Laetitia, cheftaine et référente diversité/inclusion pour la Saône-au-Léman a rejoint la réserve civique

J’attache beaucoup d’importance au fait de me rendre utile. Le confinement a ralenti mon rythme habituel et comme rester inactive ne me ressemble pas, je me suis donc inscrite à la réserve civique. J’ai postulé à la Banque Alimentaire de l’Ain car j’aimais bien le concept : recevoir les aliments invendus des supermarchés, les trier et les reconditionner pour des dons ou de la vente à des personnes dans le besoin, c’est un travail simple mais qui demande beaucoup d’énergie.

Chez les SGDF, j’ai appris à écouter, à rendre service spontanément, à créer du lien. A la Banque Alimentaire, j’ai naturellement mis en œuvre ces compétences pour trouver ma place parmi les habitués et les nouveaux volontaires.

Mes collègues de travail sont principalement des retraités et des étrangers, tous bénévoles. J’ai compris à quel point le fait de se rendre utile, peut donner à tous, un vrai sens à nos vies. Ces associations sont portées par des personnes souvent oubliées de notre société. J’ai pris conscience de l’importance de les mettre en valeur. Cela m’a permis de faire évoluer mon projet professionnel vers une dimension inclusive.

Je trouve que vivre une expérience comme celle-ci fait énormément grandir et réfléchir. Il y a énormément à faire pour rendre notre monde un peu meilleur. Comme dirait Baden-Powell, « le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis », donc n’hésite pas, « lève-toi et marche ! ».

Caroline, responsable du groupe du Tours-Centre, confectionne des plats solidaires en famille

« C’est dans la joie et la bonne humeur que 32 familles de notre groupe se sont unies afin de préparer des plats pour tous ceux qui en ont besoin, avant de les récolter et les redistribuer auprès des 4 points de collecte de la ville. Nous accueillons toutes les bonnes volontés pour aider les sans-abris ou les réfugiés. Nous avons commencé cette opération peu après le début du confinement et on compte bien continuer jusqu’à la fin ! Nous avons baptisé cette mission « Les petits plats fraternels ».

Les plats réalisés sont divers et variés, et si possible originaux : compotes, cakes salés, gâteaux en tout genre. Des défis s’organisent même entre les jeunes qui cuisinent. On a également ouvert un Google Docs où l’on se partage les différentes recettes, cela permettra aussi de les retrouver dans le futur et les adapter pour les camps. Cette opération s’est effectuée en partenariat avec une association locale « La table de Jeanne-Marie », qui s’occupe de préparer des repas et de les offrir bénévolement. Si d’autres associations comme celle-ci se trouvent près de chez vous, n’hésitez pas à proposer votre aide, elle sera précieuse ! » »

Christophe, délégué territorial des Alpes-Maritimes, a organisé la collecte de 50 duvets pour la Croix-Rouge

« Tout a commencé lorsque la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) nous a sollicités. Elle nous a demandés de trouver, pour la Croix-Rouge et le SAMU social, le plus grand nombre de duvets et couettes pour les SDF. Une vague de froid était annoncée pour la semaine qui arrivait. Comment dire non à une telle demande ? Pour moi, c’était impossible ! Il fallait agir, et vite. L’entraide, la fraternité et la solidarité ne sont, seuls, que des mots. Ils ne prennent tout leurs sens que si nous y ajoutons le mot « action ». Ils se transforment alors en valeurs que je partage.

Ma mission solidaire m’a apporté un sentiment de bien-être, qui peut paraitre paradoxale face au contexte difficile que l’on rencontre actuellement. Je me suis vraiment senti utile. Pourtant je n’ai fait que collecter ce que d’autres ont su me donner, mais j’ai été un maillon important dans cette chaine de solidarité.

Mon engagement scout m’a été très utile : je ne suis pas sûr que j’aurais pu obtenir ces 50 duvets et couettes en si peu de temps sans les scouts. Il m’a également permis de trouver 4 volontaires. Nous étions heureux de participer à cet élan solidaire. Personnellement, je trouve que c’est très gratifiant d’aider les moins chanceux. Cela apporte bien plus que ce que nous pouvons croire ! Mon conseil : N’ayez pas peur d’aider et surtout d’agir ! »

Manoel, volontaire service civique pour l’international, aide l’association de la Maison des Volontaires

« J’ai été mis en contact avec cette association parce qu’ils proposent des hébergements pour aider et valoriser les jeunes dans leurs actions de volontariat comme les services civiques. Un samedi, à une heure du matin, l’hôtel près de La Maison des Volontaires (située à Paris, 13e arrondissement ndlr) a accueilli 180 personnes démunies dans le cadre du confinement.

Nous sommes donc chargés, depuis quelques semaines, d’apporter de l’aide à ces familles, migrants, touristes, sans domiciles fixes, femmes enceintes… Au début, nous nous sommes débrouillés pour leur faire à manger sans vraiment d’aide extérieure. Maintenant nous sommes mieux organisés et des associations nous viennent en aide, comme Refugees Food Festival avec 200 repas chauds tous les midis.

Notre mission principale est de recenser les besoins des 220 personnes que nous accueillons pour les accompagner au mieux. Nous avons aussi élaboré un planning pour que la vingtaine de bénévoles de La Maison des Volontaires et de jeunes de la résidence d’à côté se relaient. De mon côté, en lien avec mon service civique dans la communication, je recueille aussi des témoignages de personnes sans-abri et c’est intéressant de voir ce que les gens pensent de l’action que nous menons.

Je ne savais pas que le fait d’être confiné allait m’apporter autant de joie ! C’est génial de réaliser que tu peux aider, que tu peux être à l’écoute et donner du temps aux plus démunis. C’est sûr que ce n’est pas reposant, mais on attend chaque matin que le jour se lève pour pouvoir aller aider. J’ai aussi renforcé et créé de très belles amitiés tant avec les bénévoles qu’avec les personnes hébergées. »