Solidaires de la protection de l’enfance – Scouts et Guides de France

Solidaires de la protection de l’enfance

Avec la fermeture des écoles, les établissements liés à la protection de l’enfance ont eu grand besoin de renforts en animation. De nombreux chefs et cheftaines se sont portés volontaires pour venir aider les villages de l’association Action enfance, qui a sollicité l’aide des Scouts et Guides de France. Témoignages.

ALEXIS, CHEF LOUVETEAUX JEANNETTES À FONTENAY-TRÉSIGNY, S’EST ENGAGÉ DANS LE VILLAGE DE CESSON (77)

« Dès le début du confinement, j’ai postulé sans attendre, cela me paraissait naturel d’aider dans ce contexte, c’était tout à fait cohérent avec ce qu’on vit chez les scouts : se rendre utile. Ça me permettait de m’occuper et de vivre une expérience enrichissante dans l’animation. J’ai été bien accueilli par l’équipe, et mes quelques appréhensions ont vite été balayées. Tout s’est fait simplement et de manière fluide.

Le village d’enfants fonctionne par « maisons », avec des petits groupes de jeunes. Un stade à l’extérieur permet de faire des activités physiques (la tomate, le 1-2-3 soleil, le jeu du ninja…), alternant avec des activités manuelles en maison (origamis, pâte à sel, perles, jeux musicaux…).

Les tranches d’âges sont plus mélangées que chez les SGDF, car les enfants se retrouvent avec les adolescents. Même si c’est parfois un défi, il suffit de proposer quelque chose qui accroche les plus grands pour que les plus jeunes se prennent au jeu.

Le fait d’être dans un village de protection de l’enfance ne change pas fondamentalement la façon dont on s’occupe des jeunes. On respecte bien sûr le secret médical, on ne pose pas de questions sur leur situation, on propose les activités à tous et on s’adapte en écoutant les conseils des autres animateurs sur l’attention à avoir sur tel ou tel profil qui peut être plus sensible.

J’ai découvert des activités périscolaires grâce aux autres animateurs et j’ai revu des anciennes activités que je n’avais pas faites depuis longtemps, comme les origamis. Du côté des bons souvenirs, j’ai organisé une activité dessins à l’attention des résidents et des soignants des Ehpad. L’idée m’est venue car ma mère travaille dans l’un de ces établissements. Une petite fille, qui avait elle-même eu des soucis de santé, a fait un mot super sympa et très touchant pour nos aînés. »

RÉMI, CHEF PIONNIERS-CARAVELLES À SAUMUR, S’EST ENGAGÉ DANS LE VILLAGE DE MONTS-SUR-GUESNES (86)

« Je me suis porté volontaire pour retourner dans l’un des villages d’Action Enfance où j’avais déjà effectué une mission. Cette action de bénévolat permet de m’investir et de rester utile pendant cette période compliquée. Etant seul, je me suis dit que c’était une bonne occasion de renouveler ma mission auprès du village, et cela me permet de sortir et voir du monde.
Le village est composé de 8 maisons, avec 5 à 6 enfants par maison. Ma mission principale est de réaliser des activités avec les jeunes tout au long de la journée. J’essaie de varier un maximum, en m’inspirant notamment des activités scoutes : petits jeux en extérieur, tours de magie, pièces de théâtre, parties de football… Je les accompagne aussi au mieux dans leurs différentes tâches quotidiennes.

Il n’est pas toujours évident de trouver sa place dans ce foyer avec des enfants ayant rencontré des difficultés, car je n’ai pas la formation d’un éducateur spécialisé ; mais les jeunes sont toujours partants pour les activités avec moi, et ça c’est une vraie motivation !

Je conseille à tous ceux qui le peuvent de partir effectuer une mission de volontariat comme celle-ci. Pour ma part, c’est un vrai plus, ça m’apporte beaucoup de choses sur le plan personnel. En plus, je repars toujours avec plusieurs idées de projets collectifs à proposer à mon unité. »

BAPTISTE ET MANON, CHEFS ET CHEFTAINES LOUVETEAUX-JEANNETTES À NEUILLY-SUR-SEINE, SE SONT ENGAGÉS DANS LE VILLAGE DE BRÉVIANDES (10)

« Le village qui nous a accueillis est composé d’une dizaine de maisons avec une cinquantaine de jeunes confiés par l’Aide sociale à l’enfance. Il n’est pas toujours facile d’adapter une pédagogie « à la scoute » avec des jeunes en difficulté et d’âges très variés. Au début, nous avions pensé à extrapoler nos réunions Louveteaux-Jeannettes avec notre mission dans le village, mais nous avons vite compris que ce serait compliqué. Ce qui ne nous a pas empêchés de proposer et vivre des acticités bien connues des camps scouts : l’après-midi, on peut faire du sport et des activités manuelles et le soir, des veillées loup-garou. On aide aussi les plus jeunes à faire leurs devoirs : c’est aussi un bon prétexte pour que les enfants viennent se confier et échanger avec nous. On a eu aussi l’idée de réaliser des masques d’animaux en feutrine avec les plus jeunes, qui n’ont pas vraiment suivi les consignes mais qui nous ont bien surpris : les enfants ont tous commencé à faire des masques chirurgicaux, qui étaient effectivement bien plus adaptés à la situation actuelle !

Bien sûr, nous conseillons à tous ceux qui le peuvent, d’oser se lancer dans une mission de volontariat comme celle que nous venons de vivre. On peut aider en tout temps, même quelques jours – un week-end – une semaine – en ce moment on a besoin d’aide partout ! C’est une expérience incroyable, et cela permet de se rendre utile ».