Partager la joie du scoutisme avec les jeunes en situation d’exclusion sociale – Scouts et Guides de France

Partager la joie du scoutisme avec les jeunes en situation d’exclusion sociale

En Seine-Saint-Denis, de nombreux enfants vivent une situation d’exclusion sociale et de précarité extrême. Le territoire local des Scouts et Guides de France s’est engagé depuis la rentrée de septembre 2019 à accueillir des jeunes vivant dans des bidonvilles et des hôtels sociaux. Plusieurs camps découvertes ont été organisés pour qu’une quarantaine de jeunes de 6 à 15 ans découvrent la richesse de l’aventure en pleine nature. Depuis, plusieurs jeunes ont souhaité s’intégrer à des groupes. Retour sur cette découverte du scoutisme avec Sandrine, Déléguée du Territoire de Seine-Saint-Denis et Benjamin, chef dans le groupe de Saint-Denis.

Racontez-nous un peu les origines : comment est née cette dynamique d’accueil ?

Sandrine : Le projet est né grâce à Benjamin qui avait déjà organisé des mini-camps pour des jeunes en situation d’exclusion. De notre côté, nous avions envie d’agir avec les réalités de notre territoire et d’aller chercher les enfants issus de milieux défavorisés en leur offrant la possibilité de vivre le scoutisme. C’est pourquoi nous avons proposé de faire des camps découverte afin de construire le projet à plus grande échelle : d’un côté un camp avec des jeunes qui avaient déjà eu un premier aperçu du scoutisme, et de l’autre deux mini-camps de 3 jours pour accueillir des enfants qui n’avaient encore jamais campé. Le but étant de leur proposer de s’intégrer à des groupes scouts du territoire de Saint-Denis à la rentrée.

Comment se sont déroulés ces « camps découverte » ?

Sandrine : Sur le premier camp, nous sommes partis en partenariat avec 3 associations expérimentées, un véritable atout pour vivre un camp sous le signe de la mixité sociale : Les enfants du canal, le Secours populaire et l’association Askola, qui scolarise les jeunes précaires. 11 enfants vivaient dans des bidonvilles et 10 dans des hôtels sociaux, tous entre 8 et 15 ans. Le camp a permis de réunir des origines très diverses, dont certains ne parlaient pas le français. Au début, ils se tenaient à l’écart les uns des autres, mais les activités scoutes leur ont permis d’apprendre à mieux se connaître et à faire naitre des amitiés, comme dans n’importe quel camp. Tous les jours, nous organisions des concours cuisine, des temps d’échanges privilégiés pour qu’ils puissent partager des plats de leurs pays d’origine.

Sur les mini-camps, 10 enfants de 6 à 9 ans, issus de bidonvilles de toute l’Île-de-France se sont retrouvés pour découvrir les jeux, les rires et les chants en pleine nature, dans une formule adaptée à l’initiation au scoutisme en douceur. Nous avons été bien aidés par une équipe d’adultes expérimentés, ainsi que des compas qui s’occupaient brillamment de l’animation. Ces expériences ont vraiment été enrichissantes pour tous, c’était magique à vivre, je conseille à tout le monde de sauter le pas !

La dynamique s’est poursuivie depuis septembre 2020 ?

Benjamin : Depuis septembre j’ai décidé d’intégrer le groupe de Saint-Denis afin de poursuivre ce projet d’accueil. 6 enfants et adolescents qui avaient participé aux camps découverte cet été se sont engagés dans le groupe. Les jeunes sont ravis, même si ce n’est pas toujours facile pour leurs familles, pour qui les scouts ne sont pas une priorité et qui fonctionnent différemment au quotidien. Certaines familles communiquent par exemple très peu par e-mail. Cela demande une implication supplémentaire des chefs et des responsables, mais cela se fait assez naturellement. Car l’essentiel est de permettre à ces jeunes de vivre le scoutisme, comme n’importe quel enfant ou adolescent de leur âge.

Quels sont les nouveaux objectifs de ce projet ?

Benjamin : Nous cherchons à partager la démarche afin d’accueillir le plus grand nombre. A Saint-Denis nous avons lancé la journée découverte afin que chaque enfant amène un ami pour lui faire découvrir les activités scoutes. Le but étant de proposer à des associations d’inviter des jeunes de publics défavorisés pour qu’ils ne soient pas les seuls nouveaux et que l’intégration se fasse ainsi plus naturellement.
Nous pensons vraiment que le scoutisme est une chance à partager pour ces jeunes qui se sentent valorisés, qui peuvent grandir, jouer et courir dans la nature. Nous recommandons vraiment de favoriser l’ouverture des groupes scouts à tous les publics : les week-ends ou journées découvertes sont une très belle occasion d’accueillir de nouveaux sourires !