« Le Santé Bonheur Tour favorise la prévention et l’éducation à la santé. » – Scouts et Guides de France

« Le Santé Bonheur Tour favorise la prévention et l’éducation à la santé. »

Elsa et Lucie sont doctorantes en médecine. Durant le mois d’octobre dernier, elles ont soutenu leur thèse en s’appuyant sur le « Santé Bonheur Tour ». Ce projet phare des Scouts et Guides de France, porté par l’équipe du « Réseau Santé », vise à passer de camp en camp pour sensibiliser les jeunes à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Lucie, qui a découvert le scoutisme durant sa thèse, témoigne.

Quel était le sujet de votre thèse avec Elsa ? Et pourquoi avez-vous choisi cette thématique ?

Le sujet complet de notre thèse s’intitulait « l’exploration du rôle de l’environnement dans la participation d’enfants et adolescents de 10 à 19 ans à des ateliers d’éducation à la santé ». Pour résumer ce titre un peu long, l’idée de notre travail était de comprendre la réussite du Santé Bonheur Tour au sein des Scouts et Guides de France. Nous étions curieuses de savoir ce qui a fait son succès.

L’objectif du Santé Bonheur Tour m’a énormément parlé, car en tant que médecin généraliste, le rôle de la prévention et de l’éducation à la santé est primordial dans mon métier. Le fait de pouvoir écouter la parole des ados et des jeunes avait aussi du sens, car en temps qu’adulte et professionnel de la santé, il est très facile de projeter nos convictions, sur leurs réelles pensées. C’était l’occasion de se recentrer sur que les jeunes pensent vraiment.

Ce Santé Bonheur Tour était la base de notre travail de recherche. Le point de départ de cette thèse réside dans le constat que les enfants et les adolescents peuvent être exposés à des risques de santé (santé physique, psychologique, comportements alimentaires…), qui peuvent avoir des conséquences à l’âge adulte.

Est-ce que tu pourrais nous raconter un moment marquant ?

Pour commencer, j’ai vraiment découvert le scoutisme en me rendant sur le Santé Bonheur Tour. Personne dans mon entourage n’avait été scout auparavant, c’était une première pour moi. Je n’avais pas d’a priori particulier, et j’ai découvert « sur le tas » cette association. Un mouvement de jeunesse où l’auto-éducation par l’action est au cœur du projet pédagogique, je trouve ça fabuleux !

Durant les ateliers d’éducation à la santé, on a pu être témoins d’échanges entre les jeunes, qui étaient très riches et très beaux. Ça illustre bien la richesse de la vie intérieure qu’ils peuvent avoir à cet âge-là.

Il y a notamment une situation que je retiens pendant un atelier de valorisation avec la branche Scouts-Guides (11-14 ans). Le but de l’atelier était de se faire des compliments les uns aux autres. L’une des guides s’est retrouvée chamboulée, parce qu’une autre guide de son groupe lui a fait un compliment, alors qu’elles ne s’appréciaient pas vraiment. Et c’était une vraie découverte pour elle de savoir qu’on pouvait trouver des qualités chez d’autres personnes, même sans avoir d’affinités. J’ai trouvé cette situation très enrichissante, car ça montre tout l’intérêt de faire des ateliers comme cela dans un projet pédagogique qui favorise la vie en équipe.

Quels messages voudrais-tu faire passer aux chefs et cheftaines, qui ont des jeunes dans leur unité qui se posent des questions sur leur vie affective, relationnelle et sexuelle ?

La première chose que je peux conseiller, ce serait déjà de pouvoir être suffisamment à l’aise avec soi-même pour pouvoir aborder ces sujets. C’est important pour l’éducateur ou l’éducatrice de ne pas se mettre dans une situation où ils seront mal à l’aise.

Il y a aussi une arme qui est très puissante pour parler d’affectivité et de sexualité : l’écoute. Écouter et savoir accueillir la parole d’un jeune, c’est la clé. Ça permet aussi de pouvoir se rassurer sur leurs compétences à eux, et même s’ils n’ont pas de réponses, ils ont cette capacité d’écoute.

Les Scouts et Guides de France mettent en place de nombreux outils comme les jeux Total Respect, « Non mais Genre », ou la fiche récap’ « à l’abri de la maltraitance », qui aide les chefs et cheftaines à aborder ces sujets, et être outillés pour passer à l’action. Bien sûr, ne restez pas seuls, n’hésitez pas à demander de l’aide.