Cet été, le Manoir de Kerminy, situé dans le Finistère, a accueilli 32 jeunes pionniers-caravelles âgés de 14 à 17 ans et issus de 4 groupes différents. Ce camp a adopté une approche novatrice en se consacrant entièrement à l’univers passionnant des low-tech. L’occasion de sensibiliser les jeunes à l’environnement, à la transition écologique et à une consommation plus durable en questionnant les technologies de notre quotidien.
Au fait, c’est quoi les low-tech ?
Pour Marine, cheftaine pilote de ce camp, la low-tech est « une manière de questionner les technologies qu’on utilise au quotidien de façon à ce qu’elles répondent mieux aux enjeux environnementaux. Donc on se pose 3 questions : est-ce qu’on a vraiment besoin des techniques dont on se sert au quotidien ? Comment on peut les construire d’une autre manière, avec matériaux de récupération ou d’autres sources d’énergies ? Est-ce que la technologie que je viens de réinventer est accessible à tout le monde ? »
La low-tech permet d’apporter une réponse réjouissante à la nécessité de vivre plus simplement et surtout de vivre mieux. Un moyen de réinventer les technologies qui nous entourent, mais aussi une manière particulière de vivre et de concevoir l’avenir. Ce camp breton était ainsi l’occasion de montrer aux jeunes des solutions pour consommer autrement, être plus autonome et moins dépendant de la haute technologie, tout en adoptant un mode de vie plus responsable.
« Un des nombreux avantages de la low-tech, c’est son côté abordable » explique Marine. « Les low-tech sont très peu chères car le concept est d’utiliser des matériaux de récupération. La plupart du temps, fabriquer soi-même permet de réaliser d’importantes économies. Avec un peu de volonté et l’envie de bricoler, on peut se les approprier facilement. »
Un camp riche en activités tournées vers la low-tech
Par essence, un camp scout est déjà low-tech par sa faible consommation d’énergie, d’eau et d’électricité. Mais comment limiter encore davantage son impact ? Quand on questionne le quotidien, plusieurs aspects gagnent à être améliorés grâce aux low-tech : diminuer l’usage du feu grâce à la marmite norvégienne, utiliser un frigo du désert, avoir de l’eau chaude grâce aux douches solaires… Le principe de la low-tech est aussi d’inventer, mais pas d’inquiétude : les scouts et guides ont beaucoup à apporter et ne manquent pas d’idées !
Les chefs et cheftaines, en partenariat avec le manoir de Kerminy, ont organisé de multiples activités dans le but de se familiariser avec le concept des low-tech et aller plus loin dans la sensibilisation :
Ateliers : les jeunes ont confectionné une marmite norvégienne avec l’avant d’après, un outil facile à reproduire et utilisable lors des prochains camps. Ils ont aussi fabriqué de la lessive en faisant bouillir du lierre, procédé tout simple qui permet de remplacer la très polluante lessive classique. Les jeunes ont aidé à la restauration d’une cariole tractée par un âne, permettant de limiter au maximum les déplacements en voiture entre le manoir et le village.
Vie du camp : chaque matin, 4 jeunes et un chef allaient chercher le pain à vélo dans le village voisin. Un moment qu’ils ont beaucoup apprécié. Ils ont également mis en place des douches solaires pour pouvoir se laver à l’eau chaude sans allumer de feu. Ils ont créé un compost à un endroit adapté pour pouvoir jeter leurs épluchures et réduire considérablement leurs déchets. Enfin, ils utilisaient un frigo du désert, un système qui permet de conserver les légumes et les fruits sans aucune électricité.
Et après ?
L’impact positif de ce camp ne s’arrête pas au bout des 2 semaines. Au contraire, les jeunes rentrent chez eux avec de nombreux outils et clés utilisables facilement dans leur quotidien, pour faire germer la conversion écologique dans leurs entourages.
C’est ce qu’avance Ferdinand : « on a décidé de proposer un repas par jour avec viande, au lieu des deux habituels. Les jeunes qui n’avaient pas l’habitude ont découvert de nouvelles recettes, tout aussi savoureuses. Dans leur vie scoute, ils reproduiront certaines choses apprises ici, et plus largement dans leur vie quotidienne, en tout cas c’est l’objectif ! »
Le mot de la fin ?
Pour se lancer, Marine conseille de se rendre sur le site du low-tech lab qui « centralise plein d’initiatives low-tech en France et dans le monde : des tutos, vidéos, photos, schémas… c’est vraiment motivant, on a envie de tout fabriquer, il y a plein de contenus crées par des personnes inspirantes ! »