Jérusalem : les lieux saints vus par les chefs et cheftaines – Scouts et Guides de France

Jérusalem : les lieux saints vus par les chefs et cheftaines

Du désert du Néguev aux rives verdoyantes de Tibériade en passant par les hauteurs de Jérusalem, les 70 pèlerins des SGDF ont visité une terre unique. L’opportunité de découvrir les lieux saints qui ont rythmé le Nouveau Testament, pour cheminer et mieux comprendre les Evangiles. Petit aperçu.


LE JOURDAIN, VU PAR EMILIE, CHEFTAINE PIONNIERS-CARAVELLES DANS LE GROUPE D’AURAY.

« Nous avons assisté à une messe en plein air à quelques dizaines de mètres du baptême du Christ. Pendant que les aumôniers nous rappelaient le sens du lieu à travers l’homélie, des pèlerins en tunique blanche passaient à côté de nous pour s’immerger dans le fleuve. C’était émouvant.

La scène s’est passée il y a 2 000 ans, mais la nature semble être restée la même : l’eau limoneuse, la plateforme en bois, les herbes et les arbres du rivage… On s’imagine facilement la rencontre entre Jésus et Jean-Baptiste. Grâce à cette simplicité, à ce cadre naturel qui semblait hors du temps. C’était aussi un moment sensoriel, nous avons pu aller toucher l’eau du fleuve. Un geste très simple qui m’a marquée, car le contact physique avec un lieu saint est une véritable expérience spirituelle. Le Jourdain m’a laissé un souvenir intense. »


LA BASILIQUE DE L’ANNONCIATION, VUE PAR GABRIELLE, COMPAGNON ET CHEFTAINE SCOUTS-GUIDES (BOURGES).

« Nous sommes arrivés tôt le matin sur le lieu où l’ange Gabriel est apparu à la Vierge Marie, qui est au centre de Nazareth. La basilique était décorée de nombreux les portraits de Marie, représentés par différentes nationalités. J’ai trouvé cette dimension interculturelle très touchante, on sentait que son image parlait à beaucoup de croyants.

A l’intérieur, on a découvert l’autel où l’ange est venu, selon la tradition catholique latine. Une simple pierre dans une grotte. Je suis montée chercher une bougie dans la partie supérieure de la basilique en mémoire de ma grand-mère, ancienne Guide de France et qui aimait beaucoup la Vierge Marie. Nous étions le jour du 20e anniversaire de sa disparition. C’était un moment de grande émotion, très fort, que je garderai longtemps en mémoire. »


LE MONT THABOR, VU PAR LAZARE, CHEF SCOUTS-GUIDES DANS LE GROUPE DE MASSILLLON (PARIS).

« Le mont Thabor est une montagne solitaire où les disciples ont été témoins de la Transfiguration de Jésus. Nous avons débuté l’ascension en fin de matinée. C’était un moment intense, on est partis tous ensemble, on s’est soutenus les uns les autres, c’était assez physique, il faisait chaud…

Même moi qui ai l’habitude, ça m’a demandé un certain effort. Le mont Thabor se mérite ! Au sommet, nous avons enfin découvert la basilique de la Transfiguration. J’ai trouvé le paysage très beau, avec une vue dégagée sur une vallée verdoyante. Après le désert du Néguev, ça faisait du bien de voir de la verdure ! Et j’ai eu l’impression de mieux comprendre cet épisode, grâce à une homélie qui m’a touché. Même s’il m’est toujours assez mystérieux, le Mont Thabor a changé mon regard sur cette dimension de Jésus, fils de Dieu ».

LE LAC DE TIBÉRIADE, VU PAR PIERRE, CHEF SCOUTS-GUIDES DANS LE GROUPE ND DE LA COMPASSION (PARIS)

« Nous avons pris le bateau pour aller au milieu de ce lac qui a été le témoin d’épisodes bien connus : Jésus qui marche sur les eaux ; la multiplication des pains et des poissons ; la pêche miraculeuse… Sur l’eau, nous avons eu un temps de réflexion personnelle au calme, avec seulement le bruit du vent. Revenus à terre, nous avons vécu une belle messe en plein air avec une vue magnifique sur Tibériade. Face à une nature assez brute, qui semblait avoir été conservée à travers les siècles. Ça m’a touché de me dire que Jésus et ses disciples ont eu probablement la même vue que nous : le soleil qui se couchait sur l’eau, les roseaux, le rivage… Cette beauté naturelle, ce calme… C’était très apaisant, c’est un tableau qui m’a parlé. »


LA CUSTODIE, VUE PAR AUDE, CHEFTAINE LOUVETEAUX-JEANNETTES DANS LE GROUPE MARCEL CALLO (LA RÉUNION)

« Je garde un beau souvenir de L’église Saint-Sauveur de Jérusalem. Nous avons assisté à une messe le jour même de notre arrivée dans la ville et après avoir écouté les explications passionnantes de Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine.

Nous étions alors au cœur de la Custodie franciscaine de Terre Sainte, dans la vieille ville. C’est cette institution qui est chargée de la garde des lieux saints. A la fin de la célébration, le Custode général est venu nous rencontrer pour bénir les croix de Jérusalem que nous ramènerons dans nos territoires. La basilique était superbe et son acoustique était impressionnante : elle a embelli le chant de la promesse que nous avons chanté tous ensemble. Ça m’a beaucoup émue. »


LE SAINT-SÉPULCRE, VU PAR RONY, CHEF PIONNIERS-CARAVELLES DANS LE GROUPE DE ST-PIERRE ST-PAUL (COURBEVOIE)

« Extérieurement, le Saint-Sépulcre n’était pas vraiment somptueux, la devanture est assez simple. A l’intérieur, j’ai vu un grand mélange de symboles des six communautés chrétiennes qui se partagent sa gestion. L’ensemble est un peu anarchique, mais ça lui donne un charme absolument unique : chacun peut s’y retrouver.
Nous avons fait une heure de queue pour rentrer dans le tombeau lui-même, j’étais de plus en plus impatient. Après une ouverture étroite creusée dans la roche, on entre dans une première salle, qui isole complètement du reste du monde. Le silence se fait subitement, l’air semble plus dense, chargé d’encens. Le gardien du tombeau, tunique noire et barbe blanche, nous fait entrer par quatre dans la seconde salle, basse et exiguë : on voit la pierre tombale, l’image du Christ, des fleurs…. On n’a droit qu’à quelques secondes. Et nous nous sommes s’agenouillés, comme par réflexe.

Instantanément, j’ai posé la main sur la dalle qui marquait l’endroit où Jésus était ressuscité. Et j’ai eu l’impression d’un contact direct, de manière forte. Ça n’a duré que quelques secondes mais j’ai été transporté. Et on entend déjà la voix du gardien. Je suis sorti avec le sourire aux lèvres, toute la fatigue que je ressentais avait disparue.

Comme disait Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef du journal des franciscains en Terre Sainte : il n’y avait rien, mais cette absence signifiait tout, car elle symbolisait la Résurrection. J’ai eu l’impression de vraiment mieux comprendre le sens de cet évènement si important. »