« Accueillir des jeunes migrants et leur partager le scoutisme nous fait grandir » – Scouts et Guides de France

« Accueillir des jeunes migrants et leur partager le scoutisme nous fait grandir »

Cet été, la caravane du groupe Ghandi Etats-Unis a relevé le défi Brownsea en accueillant des jeunes migrants isolés en partenariat avec le Secours Catholique. Un camp marqué par la découverte du scoutisme, les rires, les jeux et les rencontres.

Organisé dans l’avant-pays savoyard, le camp a ouvert ses portes à huit migrants, qui vivent en familles d’accueil ou dans des squats. Une occasion idéale de faire découvrir le scoutisme. « Notre territoire de Lyon-Levant nous avait parlé du défi Brownsea, et on a trouvé l’idée géniale, » explique Thibaud, 15 ans. « On était volontaires pour accueillir des jeunes migrants et leur faire partager ce qu’on vit chaque été ».

« J’ai moi-même découvert le scoutisme il y a deux ans pour finaliser mon BAFA », explique Manon, cheftaine. « Ce projet d’accueillir de nouveaux jeunes me tenait à cœur car je crois profondément à l’ouverture, à la rencontre. Le fait de se mélanger nous fait grandir. Pour les nouveaux qui le découvrent, le scoutisme ouvre des portes et donne confiance en soi. Pour les jeunes qui le vivent depuis des années, accueillir des nouveaux les fait sortir de leur zone de confort. Quels que soient leur parcours, ils ont beaucoup à s’apporter mutuellement. »

De la Guinée à la Haute-Savoie

Agé de 15 ans, Ibrahima fait partie des jeunes qui ont porté pour la première fois un foulard. Une occasion de partager son témoignage, particulièrement fort, avec les jeunes lyonnais de son âge. Originaire de Guinée, son périple l’a amené à traverser le Mali, l’Algérie puis les camps de transit au Maroc avant de traverser la Méditerranée. Arrivé à Lyon, il se retrouve, comme beaucoup de mineurs, dans la longue attente des résultats des procédures administratives. Le Secours catholique lui propose alors de participer au camp de Verthemex, organisé en partenariat avec les Scouts et Guides de France. « Je ne savais pas ce que c’était un camp. Je suis arrivé les yeux fermés en me disant « je verrai bien ». Et j’ai été très bien accueilli. Ça me plait d’être au milieu des arbres, dans la nature. J’ai appris à construite une table, à faire des nœuds, à allumer un feu… Je me sens bien ici. »

S’enrichir mutuellement par la rencontre

Avec 8 migrants pour 21 participants au camp, l’intégration des migrants a été pensée et préparée en amont par la maîtrise. Les jeux ont rythmé la première semaine pour permettre aux jeunes d’apprendre à se connaître. Côté organisation, les chefs et cheftaines ont veillé à faire preuve de souplesse : les horaires ont été adaptés pour que chacun puisse trouver son équilibre. La magie du scoutisme a fait le reste.

« J’ai vécu un camp de folie », confirme Sophie, caravelle. « Au début, j’avais quelques appréhensions : est-ce qu’on va s’entendre, se comprendre, réussir à cohabiter ensemble… Mais elles ont vite disparu. Les jeunes que nous avons accueillis étaient tous ouverts à la discussion et au partage. Ce qui m’a profondément touchée, ce sont leurs sourires durant les grands jeux, les temps ensemble, les marches, les temps de partage… Ils étaient toujours volontaires, prêts à rendre un service. Durant les deux semaines, nous avons ainsi appris à vivre ensemble, à débattre et à nous faire confiance. Cette expérience m’a fait grandir, je ne l’oublierai jamais. »

Un bilan largement partagée par le reste de l’unité et par la maîtrise. « Ce n’était pas un CAP évident mais les jeunes qui ont accueilli ont été hyper bienveillants, je suis fière d’eux », conclut Manon. « Ce qui m’a le plus touchée durant ce camp ? La promesse d’un des jeunes, qui s’est engagé à apprendre à pardonner. Et mon meilleur souvenir du camp ? Leurs sourires. »