Bérénice, cheftaine Louveteaux-Jeannettes (8-11 ans) à Croissy-sur-Seine (78), réalise dans le courant de l’année que le camp s’annonce bien, avec une maîtrise (une équipe de chef et de cheftaine) expérimentée. L’idée surgit alors d’en profiter pour ouvrir l’unité à des jeunes éloignés du scoutisme. La maîtrise se tourne alors vers l’Aide Sociale à l’Enfance des Yvelines. Le temps passe… et finalement ce sont 4 jeunes, épaulés par leurs éducatrices, qui vont rejoindre la peuplade (unité de Louveteaux-Jeannettes) au début du camp.
Préparer l’accueil
Option prise par les éducatrices de l’ASE en accord avec l’équipe de chefs et de cheftaines de l’unité : accueillir plusieurs jeunes simultanément. C’est ainsi que 4 garçons viennent compléter la peuplade (de 21 louveteaux et jeannettes). Le début du camp a été un peu compliqué pour deux d’entre eux : découvrir à la fois le scoutisme, la vie dans la nature et tout un groupe, ça peut être très dense. Mais les éducatrices ont su trouver les mots pour rassurer les jeunes et les aider à profiter du camp.
Concernant l’information de la peuplade, la maîtrise avait pu informer les parents de l’accueil de ces jeunes, lors de la réunion d’avant le camp, leur demandant d’en parler à leurs enfants. « Si c’était à refaire, on s’y prendrait autrement » confirme Bérénice.
Les liens se tissent naturellement
Peu à peu, les enfants se sont mis au rythme du camp. La venue d’un naturaliste pour faire découvrir à tous leur environnement a passionné tous les enfants, créant une véritable dynamique de groupe. La semaine a filé. Puis, le temps des promesses est arrivé : l’un des enfants venus de l’ASE a souhaité faire sa promesse. Lors de ce temps fort, de vives émotions ont été éprouvées par les jeunes comme par les chefs et cheftaines. Un beau moment de partage et de transmission de valeurs.
Une suite à construire
Alors qu’elle garde pour objectif que les jeunes puissent participer, suite à ce camp, à certaines réunions de l’unité, les éducatrices étaient partantes pour organiser leur déplacement en bus depuis leur foyer de résidence.
Mais cela va plus loin : la richesse de cette expérience a conduit le groupe à créer une cellule de 3 personnes (deux cheftaines et le responsable de groupe) pour réfléchir à la construction d’un partenariat avec l’ASE pour l’année et pour les camps. « Cela permet à des enfants d’avoir des activités extra scolaires et de partir en vacances » explique Bérénice.
Cette initiative émane aisément de chefs et de cheftaines. Margaux, cheftaine d’un autre groupe des Yvelines, a décidé avec sa maîtrise d’accueillir un jeune pionnier (14-17ans) pour un camp vélo. Là aussi la sortie brutale de sa zone de confort a rendu les choses un peu compliquées, d’autant que jeunes comme parents ignoraient qu’il était accompagné par l’ASE. Après une période d’adaptation, il a fini le camp apaisé et heureux, désirant prolonger cette expérience de scoutisme en s’inscrivant pour l’année. « S’il avait pu participer à des sorties dans l’année, d’une part, il aurait été moins désorienté de vivre ainsi dans la nature et en groupe ; et d’autre part le groupe l’aurait mieux intégré » regrette Margaux. « L’accompagner a aussi été compliqué car il ne fallait pas trop en faire vis-à-vis des autres pour ne pas le stigmatiser. » ajoute-t-elle. Une expérience qui l’aura marquée et à laquelle elle continue de réfléchir pour la reproduire un jour.
Et Bérénice de conclure : « lancez-vous ! on vit et on fait vivre ainsi des moments formidables !»