Jean, responsable d’un camp Scouts Guides (11-14 ans) en région parisienne, nous explique comment s’est organisé son camp d’été à la fin du mois de juin et début juillet dans le contexte un peu particulier de la fin du confinement. Avec des mesures sanitaires bien comprises et appliquées avec sérénité, le camp a été l’occasion pour les jeunes comme pour les chefs de renouer avec la nature et la vie en communauté, ainsi que de réfléchir ensemble sur la manière d’adopter un mode de vie plus durable.
Votre camp a débuté à peine 15 jours après avoir reçu le protocole complet du ministère et la maîtrise a dû être particulièrement réactive pour s’adapter : comment s’est-il organisé avec ces nouvelles règles sanitaires ?
Nous avons réussi à être réactifs car nous nous attendions dans les grandes lignes aux mesures indiquées dans le protocole, et nous avions commencé à réfléchir aux manières de respecter ces consignes. Bien sûr, cet été est un peu particulier, mais le respect des gestes barrières n’a pas été très difficile à appliquer : les jeunes ont bien compris l’importance de ces gestes et de la distanciation physique. Pour certains, le port du masque a parfois été un peu difficile, notamment lors de la préparation des repas, mais ils ont très vite compris sa nécessité. Nous avons beaucoup communiqué avec eux sur ce sujet afin de dissiper les incompréhensions. Et nous n’avons pas eu besoin de repenser entièrement les installations sur le camp : nous avons surtout multiplié les points d’eau avec du savon de Marseille afin que le lavage de mains soit régulier et à la disposition de tout le monde.
Avez-vous eu des parents inquiets de la reprise des camps ?
Nous n’avons pas eu besoin de rassurer les parents car ils n’étaient pas inquiets par rapport à la situation sanitaire. En revanche, certains parents se sont interrogés sur le retour à la vie en communauté après ces longs mois de confinement. Nous avons pu les rassurer.
Partir en camp après le confinement était important ?
Absolument, la reprise des activités était primordiale après deux mois de confinement. Les jeunes ont pris un rythme plus lent en restant à la maison, il a donc fallu quelques jours avant que l’énergie revienne entièrement et que chacun puisse se remettre dans le bain. La vie sur un camp scout demande un minimum d’efforts physiques, comme par exemple l’installation des équipements, des tentes, etc. Le rythme a été ensuite de nouveau repris par tout le monde. Pour la petite anecdote, une jeune qui avait dû mal à retrouver le rythme au début du camp nous a confié à la fin que c’était le « meilleur camp de sa vie ». C’est la preuve que les jeunes attendaient avec impatience de reprendre les activités scoutes.
Vous avez essayé d’organiser un camp qui soit le plus écologique possible, qu’est-ce que vous avez mis en place ?
Notre objectif est avant tout de vivre dans un camp avec une démarche écologique forte. Malgré le contexte, nous avons réussi à maintenir nos objectifs comme le recyclage ou le tri sélectif. Nous avons eu la possibilité de nous fournir auprès de producteurs locaux pour les légumes, les fruits et les laitages afin de réduire les déchets et de rester sur un circuit court de consommation.
Avec les normes sanitaires nous avons dû utiliser des masques jetables car les masques lavables nécessitent un certain degré de lavage et un endroit où les faire sécher, ce qui est compliqué sur un camp. Nous avons donc fait attention à ne laisser aucun masque dans la nature et à bien les jeter. Et, au lieu d’utiliser du gel hydroalcoolique, peu naturel, nous avons décidé de mettre des morceaux de savon de Marseille pour se laver les mains sur les différents points d’eau.
Nous avons aussi beaucoup discuté avec les jeunes sur l’engagement écologique de chacun notamment sur l’alimentation. Lors du camp, la consommation de viande a par exemple été réduite et nous avons expliqué aux jeunes que chaque acte engage un impact et qu’il est nécessaire de réfléchir à l’empreinte que chacun laisse sur notre environnement. Tout le monde a été ouvert sur ces différents sujets de réflexion.
Est-ce que votre vision du scoutisme a évolué après ce que l’on vient de traverser ?
Ma vision est restée la même, le contexte actuel montre à quel point le scoutisme est un véritable mode de vie et qu’il avait manqué aux jeunes pendant ces longs mois. Mais l’implication des scouts ne se résume pas à un camp ou à deux week-ends par mois : les jeunes qui pratiquent le scoutisme s’engagent pleinement comme citoyens et citoyennes tout au long de l’année !
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