70 foulards en Terre Sainte – Scouts et Guides de France

70 foulards en Terre Sainte

A la Toussaint, une délégation de bénévoles venus des quatre coins de la France et de l’Outre-mer est partie à la découverte des lieux saints. Une semaine unique de prières, de rencontres, de rires, de chants et d’échanges pour préparer la démarche pélerine du centenaire des Scouts et Guides de France.

« Pourquoi venir jusqu’à Jérusalem ? Tout simplement parce que c’est ici que tout a commencé », lance sans détour le frère Benoît Vandeputte, Aumônier général, aux pèlerins fraichement débarqués à Bethléem.
« La question que je souhaite vous poser, c’est celle-ci : qu’est-ce que cette terre a à nous dire, à nous, Scouts et Guides de France, en 2019 ? Que peut-elle nous apprendre, nous qui allons fêter notre centenaire ? ».

DU DÉSERT DU NÉGUEV AU MONT DES OLIVIERS

Pour répondre à cette question pas si simple, le groupe – composé majoritairement de chefs et cheftaines – est parti à la découverte des grands lieux saints : Bethléem et la basilique de la Nativité ; les rives du Jourdain et le baptême de Jésus par Jean-Baptiste ; Nazareth et la basilique de l’Annonciation à Marie ; le lac de Tibériade, qui a vu la multiplication des pains et des poissons, la marche de Jésus sur les eaux et la pêche miraculeuse avec les apôtres ; Jérusalem, avec le lieu de la Cène, le Chemin de croix et le Saint-Sépulcre… Un pèlerinage pour revenir à la source du Nouveau Testament, avec les éclairages précieux des aumôniers du mouvement et du frère dominicain Olivier Catel.


« On a visité beaucoup de lieux, avec des symboliques très fortes liées aux moments clés qui ont rythmé la vie de Jésus » explique Gabrielle, compagnon et cheftaine Scouts-Guides dans le groupe de Bourges. « En rentrant, je suis sûre qu’on va relire la Bible différemment car on aura des images de Nazareth ou de Tibériade en tête. Et quand j’écouterai un Evangile à la messe avec mon unité, les mots auront un sens nouveau. Je pourrai mieux me projeter et le partager avec les jeunes. Car, quand on fait l’expérience d’un lieu, ça prend tout de suite une autre dimension, ça nourrit spirituellement. »

100 CROIX DE JÉRUSALEM POUR LE CENTENAIRE

Point culminant du pèlerinage, Jérusalem a été l’occasion de faire bénir solennellement une centaine de croix de Jérusalem par le Custode, le frère franciscain gardien des lieux saints. Ces croix seront confiées aux évêques par les pèlerins lors de la Lumière de la paix, en décembre prochain. Elles serviront ensuite de relais pour les démarches pélerines organisées par les territoires de France en 2021-2022.

messe à la custodie, et bénédiction des croix de Jérusalem qui seront rapportées dans les diocèses

Le passage dans la ville sainte a aussi été le moment d’une rencontre forte avec Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef du journal des Franciscains en Terre Sainte, qui a profondément marqué les esprits. L’opportunité pour les pèlerins de recevoir une parole passionnante sur la complexité de cette terre unique au monde, sur ses tensions et ses espoirs.

« En Terre Sainte comme dans le reste du monde, les artisans de paix ont une mission essentielle : construire des ponts entre les communautés. Et ainsi poser les conditions d’un vrai dialogue d’où naîtra la paix et le vivre-ensemble. Mais il faut savoir être patient et persévérer, même si les progrès semblent très lents. » Un témoignage qui a trouvé un large écho chez les pèlerins, membres d’une fraternité mondiale qui œuvre depuis plus d’un siècle pour la paix.

UN PÈLERINAGE TOURNÉ VERS LES AUTRES
« Ce pèlerinage était incroyable ! » confie Benjamin, chef pionniers-caravelles de la caravane de Gradignan. « Les moments passés dans les lieux naturels, comme Tibériade ou le désert du Néguev, m’ont permis de me poser, de prendre du recul, de cheminer. Et, en tant que représentant pour mon territoire, je me suis senti investi d’une vraie mission. J’ai porté les prières de ses groupes jusqu’à Jérusalem et ils comptent sur moi pour animer à leurs côtés la démarche pélerine dans les années à venir. Nous avons vraiment vécu un pèlerinage à la fois tourné vers les autres et au service du mouvement. »

départ de la basilique de la nativité à Bethleem pour le desert du Neguev

Pour commencer à faire fructifier leur expérience pour les groupes et unités de toute la France, les pèlerins ont participé à des temps d’échanges et de réflexions fertiles autour de la démarche pélerine et de Laudato Si’. Une première étape pour faire semer les premières graines spirituelles du centenaire. « Je n’ai pas envie que ça redescende, on a vécu des choses vraiment fortes » confirme Gabrielle. « J’ai envie de continuer à entretenir la flamme et de témoigner à mon retour dans mon unité, mon groupe et mon territoire ! »