Menu terre-mer pour le scoutisme marin – Scouts et Guides de France

 Menu terre-mer pour le scoutisme marin

Partages d’expériences, ateliers et échanges de pratiques : tel fut le programme des Assises Marines, qui ont rassemblé 80 adultes à Jambreizh (35), à côté de Rennes. Retour sur cet événement, au cœur du développement du scoutisme marin, proposition spécifique si chère à l’esprit d’aventure, de dépassement de soi et de fraternité, portée par les SGDF.

La navigation, un terrain de scoutisme unique

Autonomie, vie en équipe, respect des autres et de l’environnement : le scoutisme marin, avant même d’être une aventure en mer ou en eau douce, repose exactement sur les mêmes piliers éducatifs que le scoutisme à terre.

Bien au-delà de la seule navigation, la pédagogie, les grands jeux et les projets permettent de vivre une aventure pleine de sens. Démonstration faite lors des Assises Marines : « Ce que tu retrouves quand tu fais un week-end en mer, tu le retrouves aussi quand tu fais un week-end campé : on a juste un support différent pour vivre notre scoutisme !« , raconte Jeanne, compagnon marin à St-Nazaire. “Il est parfois tentant de résumer le scoutisme marin à la navigation. Pourtant, la majorité des moments vécus se font à terre », complète Pierre-Marie, équipier Impeesa à Rennes.

La veillée du samedi soir a plongé tout le monde dans l’imaginaire du Vendée Globe, avec des épreuves sur des compétences de navigation, mais en restant à terre. Les skippers ont même fabriqué leur propre bateau : “Infuser du marin dans les activités permet de motiver les jeunes dans leur progression marine. Nous avons conçu la veillée pour que chacun puisse repartir avec une boîte à outils de jeux marins à terre !”, confie Pierre-Marie.

Faciliter la place des filles dans le scoutisme marin

Thématique centrale abordée lors de ces Assises Marines : l’égalité femmes-hommes dans le scoutisme marin.

En 2024, trois fois plus d’hommes que de femmes ont obtenu leur Patron d’Embarcation, un diplôme spécifique de la proposition marine.

Aujourd’hui, le Service National Marin cherche donc à créer une nouvelle dynamique pour que les guides, caravelles, cheftaines se forment à la pédagogie marine et que leur posture de cheffe de bord soit un tremplin pour prendre des responsabilités, en mer ou à terre, et devenir des modèles de leadership féminin.

C’est aussi pour ces sujets que Jeanne est venue sur ce rassemblement : « Ça nous parle, c’est ce qu’on vit dans notre scoutisme. Débattre, confronter nos visions, ça nous permet d’être plus juste, plus égalitaire. »

Un avenir prometteur pour la proposition marine

Comment rendre les activités marines accessibles à un plus grand nombre, alors que les freins économiques (entretien des bateaux, matériel spécifique) sont nombreux ? Comment développer cette proposition qui nécessite des ressources logistiques et un niveau de formation très exigeant ? Les Assises Marines ont justement été l’occasion de penser l’avenir du scoutisme marin.

Tatiana et Antoine, qui ont ouvert un second groupe à Lorient (56), partagent leur expérience de développement. « On a essaimé depuis le groupe historique, qui était devenu trop grand : on n’arrivait plus à trouver assez d’adultes pour le porter et accompagner les chefs et cheftaines. Aujourd’hui, on a ouvert deux unités« , témoigne Tatiana, un foulard en voile de bateau autour du cou.

S’appuyer sur les écoles de voile pour avoir un support matériel et humain, tisser des partenariats, faire des projets autour de la protection des océans et de la biodiversité : autant de bonnes idées pour faire rayonner le scoutisme, en mer ou sur terre, et faire entendre « les clameurs de la terre et des pauvres ».

NB : Aujourd’hui, près d’une quarantaine de groupes Scouts et Guides de France font vivre la proposition marine à des jeunes, en métropole mais aussi en outre-mer. Chaque été, la Base Nationale Marine accueille plus de 200 jeunes, marins ou non, pour les initier à la navigation dans le Morbihan.