Communiquer, s’exprimer, faire des choix – Scouts et Guides de France

Communiquer, s’exprimer, faire des choix

A Connecte!, les jeunes font de nouvelles rencontres chaque jour grâce auxquelles ils découvrent d’autres façons de penser, d’autres personnalités. C’est un vrai challenge, quand on est en pleine construction de son identité et qu’il peut être difficile de s’affirmer. Le rassemblement leur fournit des clés pour avoir des échanges et des débats constructifs.

« J’ai remarqué que, quand j’avais les yeux bandés, j’étais plus attentive. Comme si mon sens de l’écoute se décuplait. » C’est la réflexion que se fait Fantine, 14 ans, de la tribu de Pézenas, après avoir participé aux activités.
Répartis en villages puis en petits groupes, des chefs et cheftaines animent des temps ludiques centrés sur l’importance et la diversité des moyens de communication. Certains jeunes ont les yeux bandés, une corde entre les mains et doivent former un rectangle à l’aveugle. D’autres ont les bras emmêlés et doivent se les démêler sans se lâcher les mains.
Résultat : les jeunes comprennent vite qu’un discours clair permet d’être écouté et que cela facilite la cohésion de groupe. Finalement, ils arrivent à accomplir leur tâche ensemble.

Des débats intenses et animés

Maintenant que les participants détiennent des clés pour communiquer, il n’y a plus qu’à les appliquer ! Toujours dispatchés en petits groupes, ils reçoivent des idées d’actions à mettre en place ou à pérenniser dans le mouvement.
Leur mission : classer ces différentes propositions par ordre de préférence. L’objectif: qu’ils transmettent aux tribus à venir l’action qui leur semble la plus importante à réaliser.

6 propositions leur sont donc confiées :

  • animer des actions de sensibilisation auprès de non-scouts sur des thèmes préoccupant la tribu,
  • se fournir chez des producteurs et commerçants locaux,
  • vivre un temps d’éducation autour de la sexualité,
  • fabriquer des jeux à l’aide de matériel récupéré,
  • prendre en compte les spécificités et fragilités de la faune et la flore qui m’entoure en camp, et s’y adapter,
  • préparer des plats et confitures en bocaux pendant l’année en prévision des réunions et week-ends.

Les débats sont parfois houleux. Fantine pense que l’éducation à la sexualité est « super importante pour faire plus de prévention ». Les garçons rougissent et ne sont pas d’accord.
Prune, 14 ans, désapprouve également affirmant que « on a déjà un temps pour ça au collège, c’est suffisant. » Le chef qui anime ce temps prend alors la parole et avance que ce sujet pourrait être traité différemment aux scouts. « Mais oui ! On pourrait parler des préférences sexuelles. » surenchérit Fantine.

Pour autant, l’idée n’obtient pas la majorité, mais sera quand même dans le top 3. Finalement, l’action de sensibilisation l’emporte dans ce petit groupe où la parité a naturellement été respectée.

Versez, c’est pesé

Etape suivante : les classements de chaque mini-groupe sont entrés dans l’application mobile du rassemblement et peuvent donc être comparés entre les villages en direct.

Les jeunes prennent alors connaissance des 4 premières propositions retenues par l’ensemble des jeunes des villages participant à l’activité. Mais ce n’est pas fini! Il faut arriver à une seule proposition choisie unanimement.

Pour cela, chaque groupe se voit remettre un sac de sable. A eux de décider de sa répartition. Un sceau représente une proposition. Les jeunes se mettent d’accord sur la quantité de sable versée dans chacun d’entre eux.

Il est ensuite déclaré que les 2 propositions ayant suscité le plus d’adhésion sont l’action de sensibilisation et la collaboration avec des producteurs locaux.
Il est temps de procéder au vote ultime. Après avoir débattu et s’être accordés pour effectuer des choix communs, il leur est désormais demandé de voter individuellement. Pour ce faire, ils ont à leur disposition des petits papiers colorés.
Rouge : « jamais de la vie! », vert : « trop à fond ! ». Quelques couleurs intermédiaires permettent de nuancer leur avis.

Roulement de tambour. Les jeunes souhaitent clairement pérenniser leur démarche HALP en choisissant comme action prioritaire l’approvisionnement auprès des producteurs et commerçants locaux.

Pour Fantine, « c’est important de débattre, ça enrichit notre opinion, même si c’est parfois déstabilisant de devoir revenir sur son avis initial. »
Elle en profite également pour préciser qu’il faut, selon elle, présenter des arguments ou des exemples pour que son avis soit entendu.

Pour Clémentine, 13 ans, « il faut surtout négocier, savoir trouver un juste milieu pour s’assurer que tout le monde y trouve son compte, c’est pas toujours facile. » « Mais, parfois, je préfère voter, parce qu’il faut bien prendre des décisions ! » conclut Fantine.